On estime aujourd’hui que plus d’un Français sur deux possède un smartphone. Et c’est maintenant l’univers des enfants qui est envahi par ces appareils connectés. Bon nombre d’entre eux n’ont pas conscience du fait qu’il faut filtrer les informations ainsi que les contacts. Face à ces multiples risques de sécurité, certains optent pour la surveillance du téléphone de leurs enfants, quitte à dépasser les limites du respect de l’intimité. Mais faut-il vraiment contrôler le téléphone de ses enfants ?
Sommaire :
Chercher à surveiller le téléphone de son enfant : pourquoi ?
Des études auraient montré que ce sont beaucoup plus les jeunes parents qui cherchent à avoir une idée de l’utilisation que font leurs enfants d’un téléphone portable. Au delà des histoires d’humiliation et de harcèlement que l’on peut entendre aux informations, le but est de les de les savoir plus généralement à l’abri de l’insécurité informatique. C’est tout à fait compréhensible si on tient compte du fait que la grande majorité des nouveaux couples aujourd’hui sont des gens de la génération Y. Étant nés avec l’essor des technologies de l’information et de la communication, c’est tout à fait normal de prendre au sérieux des défis comme la cybercriminalité.
En surveillant le smartphone de leurs enfants, les parents cherchent ainsi à leur éviter certains dangers. On peut citer à titre d’exemple les publicités et annonces qui passent sur certaines plateformes et qui ne sont pas toujours adaptées à un jeune public.
En outre, les enfants peuvent facilement se laisser influencer dans des groupes de discussion où on parle :
- De sexe
- De profanation
- De violence
- De défis et jeux dangereux (jeux du foulard,Wild Balconning, car-surfing, etc…)
L’utilisation de logiciels espions ou un système de contrôle parental sur le mobile de son enfant peut permettre d’intervenir ou prévenir ces risques.
Un espionnage malsain ?
Malgré ces risques précédemment soulignés, nombreux sont ceux qui estiment cependant qu’à partir du moment où l’on offre un smartphone à son enfant, on doit lui faire confiance et respecter son intimité.
C’est ce que revendique le chef du Service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (SUPEA), Olivier Halfon. En effet, pour ce professionnel du domaine, un jeune à partir de 12, voire 13 ans, a besoin d’intimité. Chercher à connaître ce qu’il écrit, ce qu’il lit, ceux avec qui il interagit… devient de ce fait une pratique malsaine. Et pour ce qui est des risques, Olivier Halfon pense qu’en tant que parent l’intervention ne peut se faire que lorsque l’adolescent semble se mettre en danger. Ou encore dès le moment où celui qui commence à adopter un comportement suspect.
Mais pour la directrice d’Action Innocence, Tiziana Belluci, même si le contrôle au-delà de l’âge de 12 ans n’est pas préconisé, les parents qui souhaitent le faire peuvent le faire. Dans ce cas, il faudra que l’enfant en soit informé. Soulignons que Action Innocence est une organisation genevoise axée sur la préservation de la dignité et de l’intégrité des enfants sur Internet.
Ce qu’il faut retenir
On peut donc convenir que lorsqu’on offre un téléphone portable à son enfant, il faut apprendre à lui faire confiance. Mais on peut également y installer un contrôle parental et surtout essayer de parler avec lui sur les différents risques qui existent.
Soulignons que le Parlement a définitivement adopté la proposition de loi qui vise l’encadrement de l’utilisation des téléphones portables à l’école, dès la rentrée 2018.